N°159 - La Sauvageonne
Pourquoi est-ce si difficile de trouver l'âme soeur dans ce fichu pays ? Autour de moi, je ne vois plus que des gens seuls ou divorcés et quelques veufs...qui tempêtent sur les femmes, devenues trop exigeantes, parait-il.
Avons-nous soudain si peur de lier nos vies toute une vie ? Sommes-nous maudites pour que le bonheur glisse entre nos doigts et finit toujours par s'enfuir ? Plus personne ne semble être à sa place aujourd'hui...
La vie en France devient de plus en plus difficile...Personne ne semble content, ni au travail, ni à la maison...Partout, l'insatisfaction rugit, gronde, grogne, soupire...Cela me donne envie de partir, loin, de changer de pays...
J'ai décidé de m'offrir un moment m'évasion, en m'allongeant dans mon lit avec un léger fond de musique. Puis j'ai fermé mes paupières, fermement, m'obligeant à penser à quelque chose d'agréable comme le bleu lagon des vagues ou je me suis baignée, si souvent...La musique en fond passait justement un air de vacances...Mes yeux se sont fermés...Mon esprit s'est déconnecté des petites tracasseries quotidiennes...mon souffle s'est fait plus léger et mes pensées ont commencé à s'échapper...
Depuis toujours j'ai rêvé un jour d'aller aux îles Fidji...Peut être parce que ce nom a été celui de mon premier parfum de jeune fille ? Mais quand je vois où celles-ci se trouvent sur la carte du monde, je me dis qu'elles sont pour moi inaccessibles....Pourtant, comme j'ai envie de partir, vers l'inconnu, une nouvelle fois...Vibrer à nouveau, sentir le frisson de l'aventure glisser le long de mon dos...
Tout comme Robinson Crusoë, je voudrai une île où je puisse rêver, écrire, m'évader, oublier....J'aimerai vivre nue comme Eve, me baigner dans l'onde fraîche au clair de lune, immobile, sur le dos, observant le ciel et la lune... manger des fruits naturels que le soleil aurait fait mûrir et sentir leur jus sucré couler dans ma gorge...
J'aimerai encore courir dans les vagues, rebondir par dessus elles par défi...Crier et voir les mouettes s'envoler, soudain, effrayées. Chanter à tue tête, avec le vent qui sifflerait à mes oreilles...J'aimerai poser des étoiles plus belles sur le fond du ciel pour mieux l'illuminer la nuit...souffler sur les nuages qui amènent les tempêtes...Chasser toute ombre qui tenterait de m'approcher...être seule, sur ce petit bout de terre, perdue au milieux des océans...
L'eau brille autour de moi... je me redresse puis plonge résolument dans l'eau fraîche, cherchant des yeux les algues qui dansent dans le fond devenu sombre...mon pied semble soudain pris au piège, je me débats, m'agite, m'énerve... je manque d'air...Je crie, laissant la peur soudain m'étreindre...je sens l'angoisse jaillir :
- Nonnnnnnnnnnnn !
Mon front est moite? Mon coeur bat sourdement, sur un rythme trop rapide...Quelle idiote ! Je suis à nouveau dans mon lit....Maudit cauchemar !
21/11/07
Marie Ange