N°266 - La mariée pleurait
A vingt ans, nous rêvons bêtement "de mariage", comme si cela etait l'accomplissement de notre vie de jeune femme. Sommes nous venues au monde pour passer de celui d'enfant obéissante à celui d'épouse soumise au bon vouloir d'un homme ?
L'apprentissage pour moi fut dur...J'avais 16ans et demi à peine et lui tout juste 17ans quand nous avons fait connaissance. Je n'etais pas en avance dans ce domaine comme certains pourraient le croire mais plutot rêveuse et une charmante innocente que l'on nomme en riant : une oie blanche. Il paraissait avoir plus de vingt ans, etait beau comme un jeune dieu et souriait à la vie de toutes ses dents. J'ignorais qu'à cet age, nous sommes plus ou moins inconscients de nombreux dangers.
Parler de sexualité etait formellement interdit à la maison. Je me contenter de rêver d'un prince charmant en lisant ces revues dont les meres sont si friandes mais qui relatent bien mal la réalité. Je croyais meme qu'en m'embrassant je risquais d'etre enceinte ! L'ignorance est souvent dramatique ce qui explique sans doute encore aujourd'hui, dans les familles, le nombre d'avortements cachés aux parents.
Nous nous retrouvions chaque jour dans une petite cabane, cachée dans les bois...Je l'avais surnommée la cabane bambou...Nous y allions pour faire l'amour. Un jour, je lui posais cette question avant de lui offrir ma virginité, un peu inquiète : as-tu de l'expérience ? Bien sur ! avait il repondu avec l'aplomb de la jeunesse. Je m'étais donnée à lui, avec appréhension...Il prétendait avoir mal à la tete et risquait d'en mourir !!! Ne riez pas, c'est vrai. Et moi, croyant lui sauver la vie, je m'etais donnée à lui sur ce beau mensonge, bien que je ne me sente pas encore prête !
Ce qui devait arriver, arriva. Je me retrouvais enceinte, et dut affronter la consternation des miens et de ses parents. A 17ans, j'etais devenue la maman d'un bébé magnifique, un petit garçon qui eut le même prénom de son père.
Un an plus tard, nous décidames de nous marier, plus pour régulariser cette situation que par conviction sur les liens du mariage. Une fois mariés, nous rentrèrent à la maison, avec nos amis...Ses copains étaient nombreux et aimaient faire la fête...Ils l'emmenèrent avec lui, prenant prétexte d'aller chercher des victuailles et champagne et je passais ma première nuit de jeune mariée, seule, pleurant amèrement sur la dure réalité et la fin de mes illusions....
Quand ils rentrèrement le lendemain, armée d'un solide baton, ivre d'épuisement apres cette nuit blanche et solitaire et enflammée d'une juste colère, je les chassais tous de la maison, leur tapant dessus avec, sur les fesses et sur les jambes, les faisant détaler comme des lièvres, en courant ! Ma vie maritale commençait bien mal ! Pourquoi n'avais-je pas voulu écouter ceux qui m'avaient mise en garde ?
Je ne connaissais rien à la réalité du mariage mais j'allais l'apprendre, en me rebellant....
24/4/08
Marie Ange